Canticum Novum

Afsaneh, la légende de Zyriab

Musique de tradition arabo-andalouse, espagnole, kurde, syrienne, ottomane, maronite, syriaque et turque 

Instrument des jours heureux et des jours de douleur, instrument de la fête et de la solitude, le oud a traversé les siècles, s’adaptant à toutes les musiques. Selon les régions où il est joué, de Constantine à Damas ou de Rabat au Caire, le oud accompagne le chant classique, les répertoires traditionnels au sein de différents types d’orchestres et sert admirablement en solo les suites instrumentales. Jouant un rôle majeur dans l’enseignement de la théorie musicale et du système tonal arabe, il est depuis toujours étroitement associé à la tradition savante. Depuis sa création à Babylone, il y a deux mille ans, dans une Mésopotamie qui n’était pas encore l’Irak, cet instrument symbole du monde arabo-persan n’a cessé d’évoluer, de se développer et de faire résonner sa gamme infinie sur tous les continents. S’il s’implante dans les pays du Moyen-Orient et du Maghreb dès le 7e siècle avec l’avènement de l’Empire Omeyyade, il s’exporte rapidement dans les territoires sous influence mauresque pour devenir une composante majeure de la musique arabo-andalouse. À la croisée des répertoires traditionnels du Proche-Orient et de l’identité cosmopolite de Canticum Novum, ce programme évoque le périple de cet instrument symbole qui a su imprégner fortement des répertoires musicaux des cultures en présence. Avec Afsaneh, Canticum Novum rend compte de la richesse et de la complexité des registres poétiques et musicaux qui ont façonné cet instrument créant des passerelles entre les hommes, leurs besoins de créativité et leurs aspirations spirituelles.

Canticum novum

Emmanuel Bardon

En redécouvrant et interprétant des répertoires de musique ancienne, Canticum Novum tisse des liens entre la musique d’Europe occidentale et le répertoire du bassin méditerranéen, riche de l’union du monde chrétien et d’un orient marqué d’une double hérédité juive et mauresque. Ces programmes reflètent par ailleurs une autre ambition de Canticum Novum : celle de positionner l’aventure humaine et l’interculturalité au cœur de ses projets et d’interroger sans cesse l’identité, l’oralité, la transmission et la mémoire. Les œuvres interprétées par Canticum Novum permettent de redécouvrir les répertoires méditerranéens mais aussi afghans, turcs, persans, arabes, séfarades, arméniens, chypriotes… Ces musiques, à la croisée des chemins, des cultures et des expressions artistiques, étonnamment vivantes après 800 ans de partage, témoignent de diversité, de respect et de tolérance. Canticum Novum a été créé par Emmanuel Bardon en 1996. Après avoir été accueilli au sein de L’Opéra-Théâtre de Saint-Étienne de 2008 à 2012, l’ensemble est actuellement en résidence à l’Ancienne École des Beaux-Arts de Saint-Étienne. Depuis 2009, Canticum Novum organise, chaque année dans la Loire, un festival de musique ancienne et de musiques du monde autour de la rencontre des peuples et des cultures : le Festin Musical.