Ce songe musical mêle chants et morceaux instrumentaux, inspiré par ce grand Roman de la Rose emblématique de la relation amoureuse francophone du 13e siècle. Aucune interprétation ou lecture médiévale de ces récits ne nous est parvenue. Nos sources restent le seul mot écrit. Nous contemplons le nid, mais l’oiseau s’est bel et bien envolé !
Le travail de l’interprète est de mettre en musique ces récits, sans qu’il puisse prétendre s’approcher d’un idéal médiéval : celui-ci lui échappe pour toujours. Par contre, quand il s’agit de respecter le langage musical et littéraire et le style qui les lie, Anne Azéma se rapproche, dans la méthode, d’un fait médiéval : celui de construire et de re-construire un récit musical autour d’une histoire, d’une trame préexistante.
Textes et chants se mêlent, créant une musique narrative, dont le but est de distraire et d’instruire l’auditeur. La voix instrumentale de la harpe et de la vièle jouées par Susanne Ansorg accompagne mais aussi commente et devient partenaire du développement du récit. En suivant les pas des jongleurs et ménestrels médiévaux, le geste vocal et instrumental des deux spécialistes crée son propre monde, en s’inspirant des quelques danses médiévales qui nous ont été transmises, des chants eux-mêmes et de leur langue. C’est dans cet esprit que les deux comparses ambitionnent de re-créer un son médiéval, un jeu vocal et instrumental, à la fois rhétorique et ludique, une chançon novele.